Alors, un chti coup de rouge?

"Pédophiles, chômeurs, consanguins: Bienvenue chez les chti's" Voilà le message qui devient le nouveau cri de ralliement de tous les défenseurs du beau football. Cette banderole brandie par quelques abrutis "supporters" du PSG lors de la récente finale de la coupe de la ligue entre le Paris Saint-Germain et le Racing club de Lens est en train de devenir l'événement numéro 1 du monde du football. Tout le monde y va de son petit commentaire,
les journalistes de France5 ont même relayé l'information dans la très sérieuse émission "le magazine de la santé", un comble. Une affaire qui débute après le but de Pauleta pour le PSG. La bandelette découpée en plusieurs morceaux afin de passer incognito les contrôles sera brandie dans le but de déstabiliser l'équipe adverse, comme il est coutume de faire dans le football. Premier problème: Le message est un clin d'oeil appuyé à un événement médiatique sans précédent, la mise en lumière de la région du nord à travers le film de DanyBoon "Bienvenue chez les chti's". Deuxièmement: Le PSG mal classé de Ligue 1 a le malheur de remporter le match sur un pénalty litigieux accordé par Mr Duhamel, le très critiqué arbitre français. Troisièmement: La côte de popularité de la tribune fautive n'est pas vraiment au plus haut: supporters poussant des cris de singe, glorifiant le nazisme, altercation avec d'autres clubs de supporters, et il y a quelques mois pointée du doigt suite à la mort d'un jeune supporter. La malheureusement bien connue tribune du Kop Boulogne continue donc sa provocation, peut-être celle de trop. Une banderole choquante mais pas autant que celle que l'on peut trouver chaque week-end dans les stades de France. Plus inquiétant, suite à cet événement la lutte contre le racisme semble complètement oubliée. Une lutte qui s'organisait, jusqu'à présent, à travers la vente de maillots et de bracelets visant à gonfler les capitaux de grandes marques et à engraisser certaines associations anti-raciste bien cupides. Désormais le "racisme régional" devient le nouveau cheval de bataille des journalistes sportifs, commentateurs et autres supporters ... Oubliée l'affaire Ouaddou d'il y a quelques semaines, oubliés les cris de singes dont ont été victimes les joueurs de l'OM contre le Zénith, oubliées les injures racistes à l'encontre du joueur de Libourne Kébé et oubliés les sifflets contre la Marseillaise lors des rencontres France A'- Mali, France-Maroc. Ah non, pour la marseillaise il n'y a jamais eu de protestations, les médias ne trouvant pas nécessaire de relayer l'information. Allez comprendre. Toujours est-il que cette lutte ardente contre le racisme n'a été qu'un flop de plus à attribuer à la LFP et que l'histoire se répétera tant que des mesures ne seront pas prises, et par les dirigeants de clubs et par la Ligue de football. Cette affaire, montée en épingle comme jamais aura permis de découvrir le puissant outil médiatique et l'importance qu'on veut bien donner à des événements tristement banals. Que penser d'habitants du Nord se sentant offusqués par cette banderole? N'ont-ils pas le détachement nécessaire pour se rendre compte que ces mots sont inoffensifs? Ont-ils honte que certains abrutis les voient comme tels? Leur susceptibilité a-t-elle été mise à rude épreuve, eux qui se croyaient intouchables depuis le succès inattendu des chti's? Et quid d'aller interroger des supporters déçus du résultat à propos d'une banderole déployée par les supporters du club par qui ils se sont fait éliminer. Sur ce match, il y avait plus à redire de l'arbitrage que de ce qui se passait dans les tribunes, Mr Duhamel peut remercier cette brochette d'abrutis. On passera son coup de sifflet sous silence, un comble, et on préférera dénoncer les gagnants de la coupe à travers ces quelques "supporters". Après cet événement qui ne risque pas de se décanter, espérons que les grandes instances prennent enfin des mesures plus importantes pour interdire de stades les fouteurs de trouble. Des mesures qui devaient être prises depuis maintenant plusieurs mois mais qui ne donnent jamais suite. Quand on est capable de vendre la Ligue1 600millions d'€uros, on peut être capable de dépenser quelques milliers d'€uros par club pour  la sécurité dans ceux-ci. Cette histoire trop suivie nous aura permis de comprendre deux choses: La violence et le racisme dans les stades n'est pas prêt de s'arrêter et le matraquage médiatique est un outil puissant qui, si il est bien relayé, peut avoir des répercussions énormes sur la vie de personnes lambdas.

Petit florilège de banderoles ornant parfois les terrains de foot. Sont-elles pires? je ne crois pas, en tout cas elles ne sont pas meilleures.